NABABIO

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À propos de la dernière monture de CCRP : le peuple voulait un recul stratégique et il lui a été servi un recul seulement tactique et politicien!

  Sans préjuger de ce que le Président Blaise Compaoré va retenir de la toute dernier version du CCRP à propos du Sénat, je me permets quelques appréciations étant convaincu que ce qui a été publié à préalablement reçu l'aval du Président et de sa famille. Et sauf forte pression, ce sont ces conclusions qui seront retenues par sa famille et lui même. Je fais d´abord remarquer que l'essentiel des travaux consistait à répondre aux arguments justement développés par tous ceux qui contestaient la légitimité et la nécessité du Sénat. Dés aujourd'hui, même si ce n'est pas encore la victoire, nous devons nous féliciter que nos luttes aient contraint le pouvoir à reconnaître la grande justesse de nos critiques fondatrices de notre refus. Le Président Blaise a, par la même occasion, désavoué les responsables du CDP qui frappaient toutes ces critiques pourtant justes de tous les épithètes : non fondées, complètement fausses, de mauvaise foi, jugements d'aigris, d'ingrats, de personnes pressées, jalouses etc    Mais dans le fond, le Président a effectué un recul tactique à minima pour briser le front national de lutte contre ce Sénat. En effet, il y s'agit de retouches mineures qui permettent à certaines  personnalités, organisations politiques, sociales, religieuses ou coutumières de se trouver quelques alibis "confortables" pour s'inscrire dans le camp du Président dans sa défense obstinée, orgueilleuse et inavoué d'une deuxième Chambre(le Sénat) dont l´équivalente avait été dissoute par lui même au regard de deux motifs principaux : l'état de pauvreté du Pays qui ne pouvait pas s'offrir le luxe d'une seconde chambre du Parlement; la lourdeur administrative dans l'adoption des lois que cela entraînerait. Aujourd'hui ce argumentaire reste encore d´autant plus valable que la pauvreté continue de croître dans notre pays au vu de toutes les statistiques, même officielles.  Le Président ne conçoit la politique, en stratège militaire, que comme un jeu du rapport des forces. Exit tout sentiment ou toute morale. Comme ce rapport lui est défavorable, il manœuvre pour diviser ses opposants en la matière et reprendre la main.

      Dès lors je peux dire qu'il a délibérément choisi de continuer le bras de fer dans l'espoir d'épuiser ses opposants. Pour moi, cette stratégie est de nature à prolonger et même aggraver la crise dont le début de solution était pourtant si simple : faire un recul stratégique en soustrayant de la Constitution ledit Sénat. Ainsi l'ossature institutionnelle s'en serait modifiée dans le fond et non dans quelques retouches mineures. D'ailleurs, au regard de la composition des Conseil régionaux tous majoritairement CDP,même des mesures transitoires n'amèneraient audit Sénat que des membres de l'opposition élus par les conseillers CDP. C'est à dire que c'est finalement le Parti majoritaire qui désignera quel opposant mérite de siéger. Ça sera, sans doute, une façon aussi de masquer le caractère monocolore de ce Sénat. 

          Moi j'ose encore espérer que le Président saura noblement et courageusement revenir à une solution stratégique, par delà les opinions de ses trop nombreux courtisans, pour ouvrir une voie de sortie de crise paisible et véritablement consensuelle. Hors cette voie de sagesse, il risque de s'aventurer dans des voies de violence aux conséquences incalculables pour tous.

 

   Étienne Traore Université Ouagadougou le 4 Septembre 2013



04/09/2013
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