NABABIO

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Que deux conceptions s'associent pour inspirer des pratiques salvatrices pour tous!

         Salut mes amis,

 

  Vous êtes tous témoins d'un début de polémique entre des protagonistes affichant effectivement deux compréhensions de l'alternance et de sa stratégie dans notre pays. Moi je pense comme la plupart de nos compatriotes victimes du régime Compaoré qu'ils devraient mettre balle à terre au regard de la gravité de la crise et à l'urgence d'en sortir vite pour un avenir de paix, de tolérance et de démocratie véritablement conjuguée avec la justice sociale et le développement pour tous. Nul ne saurait prétendre mieux vivre demain sous un régime patrimonial nécessairement prédateur des richesses nationales et des libertés! Et nous avons besoin les uns des autres, dans nos différentes sensibilités et histoires,pour conjurer ce danger mortel à nos portes. Mais pour en arriver là, il ne me semble pas inutile de dire ce que je crois être ces différentes approches avant de suggérer en quoi elles peuvent s'associer contre ce statu quo qui me semble bien un ennemi commun sur cette étape de notre histoire.

   Effectivement, je crois identifier en gros deux compréhensions de l'alternance qui marquent une différence entre des parties importantes de la société civile et une bonne partie de la classe politique. Cela veut dire que nul part il n'y a unanimité. Mais ces différences constituent déjà une spécificité Burkinabé au regard des situations antérieures comparables en Tunisie, en Égypte et au Sénégal. Ainsi, pour les uns, l´alternance politique est plus essentiellement un changement radical du mode de gouvernance qu'un simple changement des gouvernants. Dès lors, on opte pour une stratégie de démarcation totale par rapport au pouvoir en place et on se bat beaucoup plus sur la durée. L'inconvénient majeur de cette position c'est qu'elle minimise réellement la soif de changement au sein d'une population très lassée de voir toujours les mêmes têtes depuis plus d'un quart de siècle alors que rien ne change positivement, sinon au seul niveau du Président, de sa famille et de leurs courtisans. Pour bon nombre de concitoyens c'est vraiment " On en marre de Blaise. Il doit partir. Tout sauf Blaise". Ce n'est certes pas toujours des opinions bien éclairées, mais en démocratie c'est la voix du peuple qui compte. Et même s'il se trompait éventuellement, il peut revenir sur ses opinions. Bien sûr dans des consultations populaires véritablement libres et équitables!

   Pour les autres, l´alternance politique est essentiellement un changement de programme de gouvernance conduit par d'autres dirigeants. Pour eux c'est le bon moment et attendre c'est permettre à un pouvoir aujourd'hui assez isolé à l'intérieur et à l'extérieur de se renforcer pour ensuite réprimer. Il faut alors se battre selon une stratégie presque d'urgence qui n'occulte pas par principe une sortie victorieuse de crise, même avec les tenants du pouvoir actuel. A ce niveau, l'on devrait pouvoir mieux rassurer que l'on ne reconduira pas les mêmes pratiques politiques, ce qui ne me semble pas avoir été encore suffisamment fait même si on est pas en campagne électorale.

    Mais en dépit de ces différences d'ailleurs normales, le danger collectif qui pèse sur nous tous peut et doit être écarté par nos actions conjuguées afin  que nous puissions continuer à dire et vivre nos différences de façon efficiente désormais. Alors  que balle soit effectivement mise à terre, ce qui nécessite l'arrêt des dénigrements réciproques dont certains sont franchement diffamatoires et  nécessite surtout les échanges entre les responsables,mieux à même de nous ramener à l'essentiel : jouer notre partition historique comme l'ont fait les voltaïques en disant non à toute tentative d'établir un pouvoir autocratique ou patrimonial.

   Étienne Traore  Université Ouagadougou le 27/08/13

 

 

 



27/08/2013
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